Hier j'étais crevé et je me suis couché tôt. C'est une drôle de vie qu'on mène, j'arrive même plus à tenir jusqu'à la fin de Drucker ; le linge à repasser s‘entasse, et la vaisselle du dîner attend souvent le lendemain. J'ai bien songé à t'acheter un lave-vaisselle, mais en même temps, ça rafraîchit l'été, et ça évite de se mettre dans les frais.
Je me suis endormi très vite hier soir, mais quand j’ai fait ma ronde, vers minuit trente, j’ai relevé que la porte coulissante du placard était mal fermée dans le cellier, et c’est là que j'ai entr'aperçu les chocopépites.
Je me suis souvenu que tu n'avais pas pris de dessert au dîner, alors je suis remonté en enjambant le linge sale qui traîne dans l’escalier, et je t'ai caressé les cheveux pour te demander doucement si t'avais pas un p'tit creux. J'ai même ouvert un sachet pour approcher de ton visage l’un de ces petits gâteaux à pâte moelleuse emballé individuellement. Le gâteau colle un peu aux mains si bien que je me suis vite dépêché de le mettre à la bouche. L’impression de gras est assez désagréable, mais en même temps les pépites sont minuscules et la pâte est assez aérée : on a l'impression de manger du vent.
Mais tu étais trop épuisée ma pupuce, et malgré mes appels tu n’as pas émergé de ton sommeil pendant que je croquai dans la bouchée en pensant que les odeurs suaves du sucre allaient t’extirper de ton sommeil.